Assemblée plénière Région Normandie – 3 octobre 2016 – Intervention de Laëtitia Sanchez sur les nouveaux trains Intercités
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Assemblée plénière Région Normandie – 3 octobre 2016

 

NOUVEAUX TRAINS INTERCITÉS

Intervention de Laëtitia SANCHEZ sur la délibération n° 2 : Décision modificative n° 1 du budget principal 2016 – Nouveaux trains Intercités

 

Notre première question :

Où en sommes-nous des négociations avec l’État en ce qui concerne la prise en charge, au moins partielle, du déficit d’exploitation enregistré par les lignes Intercités reprises par la région ?

Deuxième question :

La région doit mettre en place à l’horizon 2019 un schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). Quelle y sera la place du transport ferroviaire ?

L’intermodalité, si elle se fait au profit du transport routier et des cars, avec un dumping tarifaire inéquitable, achèvera de tuer le service public de transport.

La SNCF envisage clairement par la voie de son nouveau directeur TER une « stratégie de rupture », en adoptant le slogan délétère pour le chemin de fer : « Il vaut mieux un car plein qu’un train vide ».

Le président de la commission transport de l’Association des Régions de France, demande l’anticipation de l’ouverture à la concurrence des lignes TER par délégation de service public.

Les entreprises Transdev, RATPdev, la filiale SNCF Keolis ainsi que la Deutsch Bahn sont dans l’attente sans que personne ne se pose la question de savoir si leurs propositions sont ferroviaires ou routières.

Bien que l’échec de l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire ne soit pas transposable aux service public voyageurs, on peut tout de même observer l’iniquité des péages ferroviaires et routiers. Surtout lorsque ces derniers, les péages routiers, sont évités avec l’aide des outils de navigation modernes !

Seule une volonté politique accompagnée d’une taxe pollution poids lourds et cars permettrait de combler l’écart inéquitable entre des péages routiers évitables et des péages ferroviaires obligatoires.

Nous sommes inquiets sur le présent des déplacements voyageurs ferroviaires.

Ce n’est que le 1er janvier 2020 que la région deviendra pleinement Autorité Organisatrice des lignes TET. Durant tout ce temps, où sera l’amélioration du service que les usagers réclament inlassablement ?

Nous le savons tous ici, les Normands réclament une amélioration urgente du train du quotidien.

S’il faut attendre 2020 pour disposer de nouvelles rames, les transports du quotidien continueront  d’être une galère pour les Normands, et cette galère prendra de plus en plus l’eau, sauf à nous redonner les moyens de nos politiques.

D’ici 2020, combien d’usagers auront été contraints d’emprunter des bus macron du fait de la dégradation des conditions de transports ? Alors que les bassins de vie et d’emplois sont reliés, sauf Rouen et Evreux, par des lignes qui seraient les plus efficaces et confortables si on les rénovait.

Le train c’est moins de pollutions, et celles-ci concernent tous le monde, du fœtus jusqu’aux morts prématurés. Et le choix de la France du tout routier se double du choix du tout diesel, la plus nocives des motorisations.

Les externalités négatives sont dans le camp de la route, plus que dans le ferroviaire.

La Suisse ne s’y est pas trompée : plutôt que faire financer les autoroutes par les contribuables, et le péage pour l’entretien des voies, alors que les véhicules dont le poids est inférieur à 3,5 tonnes ne contribuent en rien à l’usure, les Suisses ont choisi eux de faire financer le ferroviaire par le routier.

C’est notre devoir que de rendre aux habitants un service du train efficace, ponctuel, accessible ; et non de financer des autoroutes pour des cars et des poids lourds qui les évitent tant que possible, et qui en laissent l’entretien, via le péage, à des automobilistes qui ne les usent pas.

C’est un choix politique, bon pour le climat, bon pour la qualité de vie et la santé, et bon pour l’équité, tout simplement pour que ceux qui usent et polluent le plus payent leur juste part.

Laëtitia SANCHEZ,

Présidente du Groupe Normandie Écologie – EELV