Mardi 14 septembre 2021

Communiqué de presse

Quand le GIEC normand pointe l’urgence climatique, la majorité régionale choisit l’inaction et s’enferre dans les contradictions

Ce lundi 13 septembre a résumé à lui seul toutes les impostures d’Hervé Morin et de son exécutif dans la lutte contre le dérèglement climatique. Le matin, le GIEC normand a lancé à l’instar de son homologue international une alerte sans précédent sur la catastrophe en cours. La restitution de leurs travaux a été riche, passionnante et la conclusion limpide : il faut à tout prix la mise en place immédiate d’une politique climatique pour viser le scénario positif et se placer sur une trajectoire permettant de contenir l’élévation de la température à la surface du globe à l’horizon 2100.

Sans faux-semblant, les conséquences des bouleversements climatiques ont été présentées par les experts scientifiques : augmentation de précipitations intenses, risque accru de débordement des cours d’eau et des nappes phréatiques, élévation du niveau des mers, risque de submersion, hausse des températures, etc. Il a aussi été rappelé que la Normandie a perdu 10,7% de ses prairies en 10 ans. Tous ces faits ne peuvent qu’appeler à agir, à réagir.

En dépit de ce diagnostic implacable, les annonces d’Hervé Morin qui ont suivi sont par trop cosmétiques et reposeront sur le seul volontariat des territoires et des acteurs là où l’urgence commanderait de conditionner toutes les aides régionales à des exigences de protection du climat, de la nature et des Normand.e.s.

Pire, bien que les expert-e-s du GIEC aient clairement annoncé qu’il était primordial de mettre en place des politiques de réduction des émissions des gaz à effet de serre, le Président de la Région Normandie n’a fait aucune proposition concrète pour mener la bataille de l’atténuation, il n’est question que d’adaptation, or ces deux défis doivent impérativement être menés conjointement.

Si le lundi 13 septembre matin a laissé à Hervé Morin son petit quart d’heure de communication écolo, l’après-midi a rappelé tout le monde à la réalité : lors de la commission permanente d’installation, les projets climaticides ont été adoptés à tour de bras. Ainsi le tout-voiture continue avec le financement d’une 2×2 voies entre Avranches et Granville, l’artificialisation des sols se poursuit avec quasiment 5 hectares sacrifiés pour l’extension de zones d’activités et l’argent public qui n’existe pas pour mener une politique volontariste de lutte contre le dérèglement climatique est en revanche disponible pour financer les sports nautiques motorisés.

Sur tous ces dossiers, les élu.e.s écologistes ont pointé le double discours d’un exécutif capable d’appeler au sursaut le matin et de proposer exactement l’inverse l’après-midi. Alors que la Normandie est une des seules régions qui connaît une augmentation de ses émissions de gaz à effet de serre, le Président de la région Normandie refuse d’entrer dans le XXIe siècle et de mener, en cohérence, les combats de notre temps. Dans l’intérêt des Normand.e.s, il est plus que temps qu’il entende le terrible avertissement adressé, une fois encore, par les experts du GIEC.

Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez

Co-président.e.s du groupe Normandie Écologie