Communiqué de presse
Caen, le 4 novembre 2021
Contournement sud-ouest de Cherbourg : les élu.e.s Normandie Ecologie plaident pour la sécurisation et les mobilités douces
Les élu.e.s Normandie Écologie au Conseil régional constatent que les discussions reprennent sur la base d’un tracé venant d’un temps où l’on ne prenait pas en compte les consommations d’espaces naturels et agricoles. Si la sécurisation des voiries existantes et l’amélioration du plan de déplacements sur l’agglomération du Cotentin s’imposent, la création de nouveaux tronçons routiers contreviendrait à l’engagement de stopper une artificialisation des terres galopante.
Un nouveau plan mobilité est en passe d’être déployé sur l’agglomération, avec une phase interurbaine tout juste lancée au 1er septembre 2021. Un projet de refonte de la mobilité urbaine à Cherbourg en Cotentin est en cours avec la création du BNG (Bus Nouvelle Génération) à l’horizon 2024. Il est également prévu d’améliorer et sécuriser les réseaux pour encourager les déplacements piétons et cyclistes et de créer de nouvelles liaisons pour permettre de faire lien entre l’ouest et l’est de la ville, le projet d’aménagement de la voie du Homet en est un exemple. Selon Stéphane Barbé (Conseiller délégué aux Mobilités Alternatives à l’agglomération du Cotentin), la gare de Cherbourg a vocation à devenir « le trait d’union entre le centre-ville et l’ensemble des 129 communes du Cotentin ».
Le groupe Normandie Écologie interroge la pertinence même du tracé poussé par l’ARSOC (Association Rocade Sud-Ouest Cherbourg en Cotentin) qui prévoit, sur les 14 km du projet, la création de 7 km de routes à travers bocages, zones boisées, zones humides, landes et vallées dont la vallée de Quincampoix (qualifiée de « site naturel remarquable » dans une étude environnementale déjà menée en amont du projet).
Ces zones naturelles et agricoles, au-delà du cadre de vie de qualité qu’elles offrent aux habitant.e.s de Cherbourg et du Cotentin, ont le très grand avantage d’être des alliées efficaces dans la lutte que nous avons à mener ensemble contre le dérèglement climatique : stockage de carbone, production alimentaire locale, bois de chauffage, etc.
De plus, les études sur le sujet montrent que la création de nouvelles routes a pour conséquence systématique l’augmentation du trafic routier et les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) qui en découlent.
Un projet qui a pour conséquence de soutenir l’usage de l’automobile, artificialiser les sols, porter atteinte à la biodiversité et détruire des terres agricoles et des zones naturelles ne peut être un projet d’avenir.
A l’heure où, pour nous préserver au maximum de ses effets, nous nous devons de tout faire pour limiter le dérèglement climatique.
A l’heure où notre dépendance aux combustibles fossiles met nombre de familles en difficulté face à la montée des prix des carburants.
A l’heure où nous devrions porter une relocalisation de notre production alimentaire, de nouvelles manières de travailler, d’habiter, de nous nourrir, de consommer, de nous déplacer.
A l’heure où sobriété, inventivité, et nouveaux modèles devraient être notre boussole, ce projet vieux de 30 ans est-il toujours pertinent ?
Marianne Rozet et Guillaume Hédouin
Conseillers régionaux de la Manche
Rudy L’Orphelin et Laetitia Sanchez
Président.e.s du groupe Normandie Écologie