Contribution – Enquête publique unique relative au projet de Parc éolien en mer au large de Dieppe et du Tréport porté par la société Éoliennes en Mer du Tréport
Partager

Rouen, le 27 novembre 2018

 

Contribution à l’enquête publique unique relative au projet de Parc éolien en mer au large de Dieppe et du Tréport porté par la société Éoliennes en Mer du Tréport

 

Le Groupe Normandie Écologie – EELV a déposé le 27 novembre dernier une contribution dans le cadre de l’enquête publique unique relative au projet de Parc éolien en mer au large de Dieppe et du Tréport porté par la société Éoliennes en Mer du Tréport.

Notre contribution à l’enquête publique peut être consultée directement sur le registre numérique de l’enquête publique en cliquant ici.

Notre contribution à l’enquête publique peut aussi être consultée dans son intégralité ci-dessous.

*           *

*

Le Parc éolien de Dieppe-Le Tréport, étudié par la Compagnie du Vent dans les années 2005-2009, est le premier projet de parc éolien en mer conçu sur le littoral français.

Les élus régionaux écologistes normands ont accompagné ce projet depuis son origine. Aux côtés de nos collègues picards, nous avons activement participé aux débats publics de 2010 et de 2015 pour y porter une position commune et avons sans discontinuer dialogué avec toutes les parties prenantes du projet, quelles que fussent leurs positions.

Les préoccupations et les exigences des écologistes ont consisté tout au long de cette longue période de concertation, à pousser les évolutions du projet permettant d’en minimiser les impacts négatifs sur l’environnement et à en maximiser les impacts favorables pour la transition énergétique et écologique de notre territoire et propices à un développement industriel innovant, propre, et créateur d’emplois qualifiés.

Élus écologistes de Normandie, nous souhaitons profiter de l’opportunité qui nous est de nouveau offerte pour exprimer le souhait que le projet de parc éolien en mer porté par la société Eoliennes en Mer Dieppe Le-Tréport (EMDT) soit dans les délais les plus rapprochés possible, construit et mis en service.

Nous avions livré lors des deux débats publics, les raisons de cet engagement en lien avec les enjeux de transition énergétique, écologique et industrielle.

Les cahiers d’acteurs alors co-signés avec nos collègues picards restent à la disposition du public sur les sites dédiés de la Commission nationale du débat public (*).

Nous souhaitons aujourd’hui limiter notre propos au rappel des enjeux cruciaux de transition énergétique et à un appel à la responsabilité de tous.

Réaliser 100% du programme éolien offshore, lancer de  nouveaux projets : une condition sine qua non pour réussir la transition énergétique en France

Il y a moins de deux mois, le 8 octobre dernier, le groupe international des experts pour le climat (le GIEC) nous alertait sur la nécessité, au vu des conséquences négatives, majeures et irréversibles qui sont aujourd’hui modélisées et anticipées, d’agir sans demi-mesure pour limiter le réchauffement non plus à + 2°C mais à +1,5°C. Il faut viser la neutralité carbone à l’horizon 2050. Cela suppose des « transitions rapides et d’envergure » dans les domaines des industries, des bâtiments et des transports, pour réduire nos consommations, optimiser et massifier l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels et professionnels, sortir des énergies fossiles en portant la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation finale d’énergie dès 2030.

L’énergie issue des éoliennes, est une énergie qui peut être produite avec une empreinte carbone réduite tout en évitant les risques induits pour les populations et pour l’environnement, par les centrales nucléaires. Grace aux éoliennes installées en 1991 en Mer du Nord, un pays comme le Danemark produit 55% de son électricité à partir de sources renouvelables. La Suède a elle passé la barre des 50% en 2015. Nous n’atteindrons pas les 20% en 2020.

C’est notamment le retard pris dans la réalisation du programme éolien offshore qui est à l’origine de la non atteinte de l’engagement européen de la France pris en 2008 de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans notre pays. Ce retard pourra être rattrapé à l’horizon 2030 à condition de réaliser sans tarder les parcs prévus en Normandie, en Bretagne et en Pays de la Loire, et d’engager rapidement les appels d’offre d’un nouveau programme.

Reconnaître et acter les évolutions, faire de la transition, une opportunité pour nos territoires.

Élus régionaux écologistes, nous avons depuis plus de 10 ans été des acteurs engagés des réflexions et débats qui ont accompagné le projet. Nous avons été les témoins des évolutions majeures qu’il a connu. L’exigence et l’action des acteurs locaux, qu’il s’agisse du monde de la pêche, des naturalistes, des défenseurs du littoral, ou des acteurs sociaux et économiques a indiscutablement permis d’en réduire les impacts tout en optimisant et garantissant les retombées favorables :

Considérant,

  • La nécessité de sortir progressivement la France et la Normandie de la dépendance aux énergies fossiles
  • Le potentiel important de la Normandie pour le développement d’énergies renouvelables
  • L’enjeu majeur de la consolidation d’un modèle économique de production intégrant dans son calcul de prix les coûts de recherche et développement, de construction, d’exploitation et de démantèlement des installations
  • Le nombre des éoliennes, passé de 141 éoliennes d’une puissance de 5MW (projet de 2009) à 62 éoliennes de 8 MW (projet de 2015) qui permettront de fournir l’équivalent de  l’alimentation électrique nécessaire pour 850 000 habitants
  • L’implantation des mâts modifiée pour tenir compte des courants marins, pour créer des couloirs élargis à 1 km et plus entre éoliennes afin de permettre la navigation en sécurité
  • La mise hors périmètre du Parc, de la zone des Ridens de Dieppe, très poissonneuse
  • L’avis de la grande commission nautique (État, autorités maritimes, monde de la pêche), en date du 11 septembre 2017, favorable au projet et autorisant les activités de pêche au sein du parc
  • La mise en place et le financement par le porteur de projet d’un groupement d’intérêt scientifique (GIS) incluant les associations naturalistes et dédié au suivi des évolutions du trait de côte, au suivi des impacts faune et flore, permettant d’engager les moyens d’un développement sans précédent de la connaissance des phénomènes, indispensable à une action de préservation efficace
  • La prise en compte de la proposition portée par les écologistes de mettre en place un financement participatif afin de donner voix au chapitre aux citoyens de la région tout en contribuant à faciliter l’acceptation sociale du projet
  • Le choix des fondations de type « jacket » plus favorables aux effets récifs et produisant, au moment de leur construction, des effets acoustiques moindres que les fondations Monopieu
  • La substitution aux anodes sacrificielles rejetant de l’aluminium dans les milieux naturels, de la technologie du courant imposé protégeant de la corrosion sans impacter la faune et la flore marine
  • La confirmation de la création par le groupe Gamesa/Siemens, sur le bassin d’emploi du Havre, de 750 emplois directs et permanents dédiés à la construction de turbines et à l’assemblage de mats
  • La création de nombreuses activités et d’emplois de sous-traitance de premier et second niveau qui bénéficieront au tissu des TPE et PME industrielles de la région
  • L’impact positif qui doit être anticipé en faveur des activités de tourisme et dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration voisines du parc.

Les élus régionaux Normandie-écologie et EELV

  • Se prononcent pour la construction et la mise en service dans les délais les plus rapprochés du parc éolien offshore de Dieppe Le-Tréport
  • S’associent à l’avis favorable de la Région Normandie délibéré par la Commission permanente le 19 novembre 2018
  • Proposent à toutes les forces vives du territoire d’unir leurs efforts afin de garantir aux générations futures qu’elles pourront bénéficier de ressources énergétiques préservant le climat et la biodiversité tout en développant des industries du futur propres et des emplois qualifiés.

 

Claude Taleb

Caroline Amiel

François Dufour

Laetitia Sanchez

 

(*) – http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-eolienmer-pdlt/oui-a-leolien-futur-nos-regions.html

     – http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-eolien-en-mer/DOCUMENTS/CONSULTATION_CAHIER_ACTEURS.HTM

 

Contact :

Groupe des Élu-e-s Normandie Écologie – EELV

73 rue Martainville – 76000 Rouen / 02 35 89 01 75 / elus-normandieecologie@eelv.fr