Communiqué de presse
Caen, le 10 février 2017
Nucléaire : arrêtons de jouer avec le feu, celui-ci pourrait bien nous anéantir !
Le départ de feu et la détonation qui se sont produits jeudi 9 février à la centrale de Flamanville dans la salle des machines du réacteur n° 1 ont très vite été présentés par l’exploitant comme maîtrisés et « sans gravité ». S’il est certain que l’on a échappé au pire, il n’en demeure pas moins que cet épisode interpelle à plus d’un niveau.
Le premier est l’état de vétusté de l’ensemble des installations de la centrale de 32 ans, c’est-à-dire à 8 ans de sa fin de vie programmée. Il est légitime de s’interroger sur les capacités d’AREVA à maintenir un état de sécurité maximal sur l’ensemble des installations de la centrale et pas seulement sur les enceintes et les bâtiments des réacteurs, les incidents « indirects » pouvant avoir, la preuve en est, des conséquences par effet domino.
La seconde interrogation qui vient à l’esprit dans le contexte actuel de difficultés économiques de l’exploitant et du choix fait de restrictions budgétaires portant notamment sur le personnel, est l’organisation des équipes qui assurent aujourd’hui le fonctionnement de la centrale. Lors des dernières réunions de la Commission Locale d’Information (CLI), les représentants des personnels ont attiré l’attention des membres de la CLI sur les effets délétères de la réorganisation des équipes et leur incapacité à assurer la sécurité maximale de fonctionnement de la centrale. En cause, les équipes moins bien formées, le personnel compétent non remplacé etc.
Les élu-e-s Normandie Ecologie – EELV au Conseil Régional de Normandie demandent à ce que toute la lumière soit faite sur cet épisode. Ils réclament en outre que celui-ci ne soit pas classé comme « sans gravité » dans l’échelle internationale INES des événements nucléaires et radiologiques. A cette heure, l’IRSN relève dans une lettre adressée aux membres de la CLI que l’origine de la « détonation » n’est pas encore déterminée. Nous exigerons une réponse claire sur l’origine de cette détonation et un arbre des causes clairement explicité.
Cet épisode vient nous rappeler qu’en matière de nucléaire nous n’avons pas droit à l’erreur. Le vieillissement de nos centrales entraîne une augmentation des risques qui deviendront de plus en plus difficiles à maîtriser. Plus que jamais, il est nécessaire de s’engager collectivement dans la sortie du nucléaire sans s’illusionner sur la possibilité de prolonger la durée de vie de nos centrales avec un programme de grand carénage chiffré à plus de 55 milliards d’euros ! Si Madame Royal s’est dite favorable à cette voie en février 2016, il appartient heureusement à l’ASN de se prononcer sur ce sujet grave et nous voulons croire que le gendarme du nucléaire fort de sa compétence et de son indépendance saura privilégier la sécurité des populations en s’affranchissant de la politique du Groupe EDF.
Caroline AMIEL, conseillère régionale
Contact :
Groupe des Élu-e-s Normandie Écologie – EELV
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