Communiqué de presse – La situation inquiétante du développement durable et de la protection de l’environnement en Normandie 1 an après la fusion des Régions : les élu-e-s régionaux Normandie Écologie – EELV tirent la sonnette d’alarme !
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Communiqué de presse

Rouen, le 7 décembre 2016

 

La situation inquiétante du développement durable et de la protection de l’environnement en Normandie 1 an après la fusion des Régions : les élu-e-s régionaux Normandie Écologie – EELV tirent la sonnette d’alarme !

 

Au 1er janvier 2016, la Haute-Normandie et la Basse-Normandie fusionnaient pour ne former  qu’une seule et grande région : la Normandie. Une année de transition vient donc presque de s’écouler. Si les élu-e-s régionaux du Groupe Normandie Écologie – EELV avaient fait le choix de laisser au nouvel exécutif régional le temps de s’imprégner au mieux des enjeux environnementaux de la nouvelle Région Normandie, qu’en est-il aujourd’hui ?

Un an après la fusion des Régions, les trois élu-e-s écologistes sont profondément effarés s’agissant des orientations prises par la Normandie sur le soutien à la protection de l’environnement et à la transition énergétique. À l’heure où l’on s’apprête à célébrer le premier anniversaire de l’adoption de l’Accord de Paris, la Région n’assume pas sa mission de chef de file des collectivités territoriales sur le climat et l’énergie. Elle se contente tout au plus de l’organisation de grands événements où la thématique du développement durable est parfaitement exploitée, à l’image des « 1ères » Rencontres Normandes du Développement Durable du 7 décembre, journée qui était organisée les années précédentes. Au-delà de l’affichage et des opérations marketing de communication, comment la Région Normandie considère-t-elle les questions d’environnement et de développement durable ? De quelle manière entend-elle y répondre ?

Concernant la politique régionale environnementale, on assiste à une multitude de régressions pour le moins inquiétantes. On note ainsi une baisse de 30 % du budget de la Région consacré à l’environnement que les élu-e-s écologistes avaient déjà dénoncée lors du vote du budget primitif en mai 2016. Une baisse du soutien régional aux associations de protection de l’environnement et de la nature est malheureusement aussi à regretter. On sait pourtant que leur financement doit être assuré de façon pérenne pour leur permettre d’exercer sereinement leurs missions d’intérêt général. L’exécutif régional a par exemple récemment confirmé l’arrêt du soutien qu’il apportait à l’association Grandde (Groupe Régional des Acteurs Normands pour le Développement Durable en Entreprise) à compter du 1er janvier 2017. Ce réseau, réunissant quelques 120 acteurs économiques et territoriaux, sensibilise et accompagne des entreprises normandes désireuses d’inventer de nouveaux modèles productifs, moins émetteurs de CO2, préservant la biodiversité. Autre fait notable, la dissolution prochaine de l’Agence régionale de l’environnement de Normandie (AREN) au profit de la création d’une Agence régionale de la biodiversité normande. Les missions de l’AREN vont bien au-delà de la biodiversité, elle assure par exemple des missions d’accompagnement des collectivités locales dans la mise en place des plans climat-énergie. Que deviendront les autres missions de l’AREN ? Enfin, que dire du rôle joué par la Région concernant le projet d’immersion des sédiments de dragage du Port de Rouen sur le nouveau site du Machu en baie de Seine ? Le projet prévoit le déversement de millions de mètres cubes de sédiments chargés en polluants dans la mer… La Région se contente d’apporter son financement à ce type de projet. Un choix plus équilibré mériterait d’être fait par la Normandie.

En matière d’économie, l’abandon des conditionnalités sociales et environnementales des aides régionales aux entreprises marque un recul certain de la volonté d’engager la transition écologique de l’économie. Cette transition écologique avait pourtant été initiée au cours du précédent mandat. Le schéma régional du développement économique, qui sera proposé au vote le 15 décembre prochain, ne présente aucune cohérence pour prendre en compte les impacts environnementaux des activités économiques de la Région. Tout est bon à soutenir, aucun choix politique clair n’est fait, aucun effort de réduction d’impact n’est suggéré ni porté par la Région. Dans ce même schéma régional, la place de l’économie sociale et solidaire (ESS), si elle est affichée, est en même temps totalement minimisée lorsqu’il s’agit de nommer des représentants au sein des instances de la nouvelle Agence de Développement Normande (ADN). En outre, les annonces médiatiques du lancement d’une monnaie locale normande, sans même que les acteurs de monnaies locales préexistantes aient été consultés, laisse craindre que cette future monnaie perde toute l’assise citoyenne qui caractérise pourtant ce type d’initiative. Les réunions de travail qui ont suivi ces annonces n’ont, à ce jour, pas apporté de réponse concrète aux acteurs concernés.

Quant à la prise en compte des enjeux climatiques dans la politique régionale des transports, aucune orientation stratégique n’est arrêtée. Les conseillers régionaux normands s’apprêtent à voter les orientations budgétaires de la Normandie le 15 décembre prochain lors de l’Assemblée plénière et le chapitre Transports reflète exactement cette absence de stratégie en la matière. C’est en effet un vaste fourre-tout où l’on trouve les ports, les trains, des routes, une autoroute, le fleuve, et quatre aéroports ! Aucune priorité n’est fixée et les seules économies qui seront réalisées portent sur les pistes cyclables alors même que le Programme des Nations Unies pour l’Environnement recommande d’y consacrer 20 % des budgets de transports dans un rapport de septembre 2016.

En cette fin de première année de mandat, les élu-e-s régionaux du Groupe Normandie Écologie – EELV tirent la sonnette d’alarme considérant que la politique régionale de développement durable et de protection de l’environnement ne doit pas s’apparenter à un détricotage de l’existant. Elle doit plutôt faire l’objet d’une stratégie cohérente et proactive qui s’appuierait notamment sur des retours d’expériences, une meilleure prise en compte des réalités du territoire normand et de l’ensemble de ses acteurs. On ferait ainsi preuve d’un véritable pragmatisme pour répondre aux enjeux de la Région, le tout en conciliant les trois piliers du développement durable que sont la protection de l’environnement, le développement économique et le progrès social. Une révision de la trajectoire empruntée par la Région est donc plus que nécessaire ! 

Caroline AMIEL, conseillère régionale

Laëtitia SANCHEZ, présidente et conseillère régionale

Claude TALEB, conseiller régional

 

Contact : 

Groupe des Élu-e-s Normandie Écologie – EELV

73 rue Martainville – 76000 Rouen / 02 35 89 01 75 / elus-normandieecologie@eelv.fr