Assemblée plénière Région Normandie – 16 octobre 2017 – Intervention de Caroline Amiel sur la stratégie numérique de la Normandie
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Assemblée plénière Région Normandie – 16 octobre 2017

 

Délibération n° 5 : Stratégie numérique de la Normandie

 

Intervention de Caroline AMIEL, conseillère régionale Normandie Écologie – EELV

 

Monsieur le Président, Madame la vice-Présidente,

Veiller à ce que tous les Normands aient accès aux nouvelles techniques de communication ne nous pose aucun problème au contraire. La stratégie proposée et les moyens alloués nous paraissent faire  partie intégrante du futur SRADDET et nous vous suivrons sur cette politique à quelques conditions près :

  • L’équipement des lycées s’il est nécessaire, ne doit en aucun cas inclure une connexion wifi permanente dans toutes les salles de cours dans l’attente de la démonstration formelle de l’innocuité des radiofréquences et tenant compte de la réalité de l’existence de personnes électro-sensibles, il importe de faire jouer le principe de précaution et de ne pas soumettre la jeunesse normande 8h/ jours au wifi. Le simple respect des normes relativement laxistes qui existent aujourd’hui ne nous semble pas suffisant.

 

  • De même, nous aimerions attirer votre attention sur le second volet de la politique intitulé « transformation numérique » qui englobe les volets formation et éducation au numérique. Cette éducation est aussi celle de la juste utilisation du numérique et de l’éducation à un esprit critique vis-à-vis de ces nouvelles formes de communication. La réalité virtuelle dans laquelle certains peuvent se retrouver enfermés peut avoir des effets délétères. Le corps enseignant et les médecins scolaires se voient depuis quelques années confrontés à un nouveau problème d’addiction aux jeux  par exemple qui porte atteinte au bon développement de certains jeunes obligés d’être accompagnés pour revenir sur terre.

 

  • De même, je suis certaine que bon nombre d’entre vous on fait l’expérience que les communications et relations humaines ne sont pas toujours simplifiées par l’utilisation de ces techniques souvent associées à une forme de communication rapide, abrupte et parfois brutale qui peuvent amener à des problèmes relationnels inextricables.

 

  • Enfin, la plus grande vigilance est de mise pour nous tous de ne pas substituer la machine à l’homme,  celle-ci devant rester au service des hommes et non pas le rendre esclave. La toute croyance en l’intelligence artificielle doit s’accompagner d’une réflexion permanente sur la place de celle-ci pour éviter les dérives et les déséquilibres de nos sociétés.

 

  • Dernier point : l’éducation à ces technologies doit s’accompagner d’une bonne connaissance de leur impact environnemental que l’on a souvent tendance à nier ou à négliger. En effet, les technologies numériques représentent 10 % de la consommation mondiale d’électricité ; l’empreinte carbone d’un actif envoyant une trentaine de mail par jour est de 180 kg/an de CO2 soit l’équivalent de 1000 km en voiture… Ces technologies augmentent la pression sur les ressources en éléments rares tels le lithium, le cuivre, l’or ou l’argent. Ces notions doivent être connues, véhiculées afin que l’utilisation de ces nouvelles techniques de communication soit développée avec la conscience de leur nécessaire sobriété (utilisation raisonnée et arrêt des appareils hors des périodes d’utilisation) et longévité (lutte contre l’obsolescence programmée et maintenance des parcs plutôt que remplacement systématique pour la dernière version en vogue).

Ces garde-fous acceptés et mis en place, la révolution numérique pourra passer du stade de l’innovation au stade de progrès pour l’homme.